Equipe de France

Handball équipe de france féminine

Leynaud : «Une belle surprise»

La gardienne de Metz Handball revient sur le parcours inattendu des Bleues durant la World Cup.

L’équipe de France sur le podium de la World Cup (3e)… Peut-on parler de surprise ? «Oui, ce résultat est surprenant. On ne s’attendait pas à faire aussi bien. L’équipe est jeune, renouvelée en grande partie. Au Danemark, on partait dans l’inconnu, sans repères puisque nous n’avions réalisé aucune séance d’entraînement en commun. Certaines découvraient même le haut niveau international.»

La victoire face à la Russie, vice-championne olympique, a marqué les esprits… «Cette sélection, même si elle aussi s’est profondément renouvelée, demeure une valeur-sûre du handball mondial. Alors forcément, les battre constitue un bel exploit. La victoire acquise contre l’Allemagne, au complet, est également significative. Lors de ces deux rencontres, on a pris conscience que nous étions maîtres de notre destin. Que l’on était capable de réaliser de grandes choses.»
Le retrait de plusieurs cadres (Wendling, Herbrecht, Pecqueux-Rolland, Nicolas et Cano) assombrissait l’avenir à court terme de la sélection. Finalement, le temps de la reconstruction serait-il plus court que prévu ? «Il ne faut pas s’emballer. Notre performance à la World Cup ne garantit pas la réussite lors du prochain Euro. Il faut laisser du temps à cette sélection. Notre objectif est de reproduire certaines phases de jeu entrevues au Danemark.»
Lesquelles ? «Limiter les pertes de balle, poursuivre dans notre souci de rigueur en défense. Et s’améliorer en attaque placée, ce qui n’est pas le point fort de la France.»
Etes-vous satisfaite de vos performances ? «Oui. Mais je suis surtout contente d’avoir développé des automatismes avec Cléopâtre Darleux, nouvelle-venue en sélection.»

«Construire notre propre aventure»

Avant ce tournoi en Scandinavie, Olivier Krumbholz insistait dans nos colonnes sur le rôle prépondérant de la colonie messine en sélection. Vous sentez-vous l’âme d’un leader ? «De par mon poste, oui. Une gardienne doit veiller à replacer sa défense, à se montrer décisive. Ensuite, il est vrai que de par notre vécu international, on se doit de communiquer avec nos partenaires, d’être à leur écoute. Les leaders se révèleront naturellement. A nous de construire notre propre aventure dans la sérénité.»
A défaut de sérénité, vous évoluez actuellement dans l’urgence. Samedi, la réalité du championnat vous rattrapera. Comment gérez-vous l’enchaînement des matches ? «Je ressens une pointe de fatigue, légitime après la Champion’s League et ce tournoi avec l’équipe de France. Mais je suis très heureuse de retrouver mes partenaires en club. Issy-les-Moulineaux constitue déjà un tournant en championnat. Cette équipe, outsider au sacre de champion, éprouve quelques difficultés en ce début de saison. Une victoire à Metz les replacerait dans la course au titre. Nous nous devons donc de l’emporter pour nous libérer avant nos prochaines échéances européennes.»
J.-M. C.
Publié le 24/10/2008
Le républicain Lorrain

Salut les filles !

Véronique Pecqueux-Rolland, Isabelle Wendling, Valérie Nicolas et Stéphanie Cano quitteront le maillot bleu aujourd'hui à Pékin, l’occasion pour l’entraîneur Olivier Krumbholz de souhaiter bon vent à ses cadres.

Pour ces quatre trentenaires, tout a commencé un jour d’hiver neigeux en 1999 en Norvège, lorsque, sorties de nulle part, elles avaient surpris la planète handball en décrochant l’argent du Mondial, s’inclinant devant le pays hôte. C’est sous le ciel brumeux d’une matinée pékinoise et après un dernier match des JO-2008 contre la Chine ­ encore un pays hôte ­, que le rideau tricolore tombera sur elles aujourd'hui, sous le regard paternel du sélectionneur.

«Elles sortiront du terrain pour gagner les combats de la vie. Je leur souhaite de bien s’insérer professionnellement, parce que c’est un vrai défi pour toutes ces filles-là. L’essentiel est qu’elles réussissent leur vie. L’équipe de France, c’est une tranche de vie», a noté Olivier Krumbholz.
Visiblement attaché à ces quatre femmes, le Messin loue avec tendresse les qualités de «Valérie le leader de talent», «Stéphanie la taulière», «Véronique le leader pour la combativité » et «Isabelle la patronne de la défense, celle qui incarne la sagesse ».

«Dinosaures»

Hormis aux Jeux, ce qui devrait sans doute rester leur plus grand regret, ces quatre-là se sont hissées sur les podiums de toutes les compétitions majeures, avec, comme principal fait d’armes, un titre de championnes du monde 2003. Avant même la fin des JO, un léger parfum de nostalgie a régné au sein de l’équipe de France. Et les principales concernées ont beau répéter qu’elles se préparent depuis belle lurette à leur dernière prestation internationale, il est peu probable que les larmes ne coulent pas aujourd'hui.
«C’est vrai qu’on y pense un petit peu, parce que les filles commencent à prendre des photos souvenirs. Ça fait un peu dinosaures, un peu fossiles», plaisante Stéphanie Cano. Cano la capitaine va poursuivre ses études de kinésithérapeute. Pecqueux-Rolland va certainement savourer ce temps supplémentaire à consacrer à Gabin, son fils. Wendling s’investira encore un peu plus dans les coulisses de Metz, son club de cœur. Nicolas vient d’être recrutée par la direction des Sports de la Ville de Nice. Krumbholz n’est pas inquiet pour la suite.

Passer la main

Il souhaiterait néanmoins que ces pionnières ne s’éloignent pas trop. Mieux, qu’elles fassent entendre leur voix sur le handball féminin. « Je pense qu’il y a des combats à mener à l’intérieur de la Fédération. Si elles pouvaient nous aider, m’aider un petit peu, ça m’arrangerait», suggère Krumbholz. «On sait qu’il y a une nécessité à se mobiliser. Si au moins l’une d’elles pouvait devenir une dirigeante importante dans la Fédération, ce serait bien», lâche-t-il, avant de confier qu’un tel rôle siérait particulièrement bien à Véronique Pecqueux-Rolland.
«Elle aime tellement le handball qu’elle a certainement le profil. Isabelle va surtout s’investir au niveau de son club. Les deux autres vont s’éloigner du handball pour faire autre chose. Véronique a ce qu’il faut comme charisme. Elle a encore de l’enthousiasme à donner au milieu du handball», assure Krumbholz. En attendant, peut-être, d’investir les instances fédérales, Véronique Pecqueux-Rolland et les autres devront d’abord accepter, en bonnes handballeuses, de passer définitivement la main. « La lumière va s’éteindre, ce ne sera pas forcément très simple, philosophe Krumbholz. Mais elles s’y feront, elles feront comme tout le monde.»
Publié le 23/08/2008
Le républicain lorrain

Leynaud se sublime

HANDBALL. Courte victoire de l’équipe de France (26-24 face ua Brésil), à Albertville, qui aura dû batailler ferme jusque dans les derniers instants de la partie. Les joueuses de Krumbholz après avoir débuté correctement leur rencontre se sont peu à peu éparpillées dans leur jeu. Ce succès a mis en exergue la gardienne messine Amandine Leynaud (Metz) auteur d’une grande partie avec 23 arrêts alors que sa coéquipière de club Nina Kanto a trouvé les filets à trois reprises. Meilleure marqueuse du match, Sophie Herbrecht, l’atoutn n°1 de l’équipe de France sur la base arrière s’est également illustrée avec sept buts. Le sélectionneur estime que seule la défense aura offert des gages de satisfaction, la difficulté première étant de trouver l’équilibre sur le poste de demi-centre.
Publié le 27/07/2008
Le républicain lorrain

Handball : le chaînon manquant

Emmenée par un entraîneur messin, des joueuses messines, l’équipe de France n’a jamais remporté de médaille aux Jeux. La bonne année ?

Metz et l’équipe de France, une histoire au long cours. De tout temps, la formation détentrice du record de titres nationaux (quinze) s’est posée en mère nourricière d’une sélection née à l’ambition dans les dernières lueurs d’un siècle déclinant : c’était en décembre 1999, à Lillehammer, au soir de la finale de championnat du monde abandonnée en prolongation au pays hôte, la Norvège.

Depuis, les Bleues ont fait collection d’honneurs : un titre mondial en 2003, deux médailles européennes. Seule absence au palmarès : un podium olympique manqué de peu en 2004 à Athènes, où l’équipe de France avait dévissé lors du match pour la troisième place, battue par l’Ukraine.
L’échec ayant entraîné psychodrame et fins de carrières internationales, l’impétueuse troupe tricolore s’attela à de nouvelles aventures : sa cinquième place lors du Mondial en France symbolise le retour en grâce.
Pékin ? Olivier Krumbholz, le sélectionneur messin des Bleues, prétendra comme en décembre dernier que la tribu France, même fantasque et culottée, demeure à distance des nations les plus huppées. Il n’aura pas tort, mais ne renoncera pas pour autant à la convoitise d’une médaille, la dernière à suspendre au cou de celles qui ont tissé depuis dix ans la légende bleue.
On pense en premier lieu à Isabelle Wendling, la joueuse la plus capée au monde, qui se déshabillera de la tunique bleue après Pékin. A trente-sept ans, ce serait un inoubliable cadeau d’adieu. Avec elle, d’autres Messines sont attendues au coin des Jeux. Amandine Leynaud, bien sûr, irrésistible lors du Tournoi de qualification olympique. La gardienne de demain. Nina Kanto, l’inlassable combattante du bord de zone. Katty Piejos et Delphine Guehl, peut-être, les demoiselles des ailes. Camille Ayglon, également, la dernière venue, promue révélation française du Mondial 2007.
En Chine, à l’autre bout du globe, c’est un peu de l’histoire messine qui s’écrira à l’encre bleue. Une histoire au long cours.

P. T.
Publié le 30/04/2008
Lez républicain Lorrain

Handball équipe de france

Pradel : «Pas envie de prendre un nouveau coup au moral»

Affectée par son absence au Mondial 2007, la gardienne messine a choisi de décliner sa convocation pour le prochain stage des Bleues. «Une décision mûrement réfléchie», précise Linda Pradel.

Elle manie les mots avec prudence. S’arrête, reprend. Dresse des silences. Sûre que chacun de ses propos sera ensuite soumis au tamis populaire. Qu’importe : Linda Pradel se lance. «Je sais que certaines personnes pourraient ne pas comprendre ce choix.

Je veux leur dire que ce n’est pas un caprice. Au contraire : c’est une décision mûrement réfléchie. »
La Messine a donc informé le sélectionneur national qu’elle déclinait sa convocation pour le stage de l’équipe de France prévu à partir de mercredi prochain, en vue de préparer le Tournoi de qualification olympique (TQO), à Nîmes, du 28 au 30 mars. Prenant acte de cette reculade, Olivier Krumbholz a fait appel à Johanna Bouveret, la gardienne du club espagnol de Bera Bera (où évolue Raphaëlle Tervel), en complément de Valérie Nicolas et Amandine Leynaud.
Seulement deux noms seront cochés sur la liste des quatorze sélectionnées pour le TQO. Nicolas et Leynaud, sur la lancée du Mondial 2007, sont logiquement favorites. «Les règles du haut niveau et de l’équipe de France sont dures, note Olivier Krumbholz. Je préfère qu’une joueuse ait l’honnêteté de renoncer à une convocation plutôt que de s’y rendre à reculons. Je respecte la décision de Linda. Elle sait ce qu’elle fait. »
C’est précisément l’étiquette de numéro trois qui aujourd’hui incite Linda Pradel à prendre ses distances avec les Bleues. Lors du championnat du monde, la demoiselle avait été débarquée de l’aventure à une semaine du coup d’envoi du tournoi, «obligée de quitter le groupe à cinq heures du matin, un jour de grève », se souvient-elle. «Par la suite, j’étais à l’écart de l’équipe. Les filles ont partagé des choses auxquelles je suis étrangère. Je n’aurais pas été à l’aise en retrouvant le groupe. »

«Il faut aussi penser à soi»

Au reste, Linda Pradel joue cartes sur table : «Il ne s’agit pas de contester les choix faits par le sélectionneur. Valérie et Amandine sont plus fortes, je l’accepte. Mais c’est usant d’être en permanence en concurrence avec les filles. C’est trop de pression.
Et la pression, je l’ai déjà avec mon club. » Pradel, battue d’avance ? «C’est beau de rêver, répond-elle, mais il faut aussi penser à soi. Je n’ai pas envie, à l’arrivée, de prendre en si peu de temps un nouveau coup au moral. En refusant la convocation, je fais en sorte de me ménager. »
Une précaution prise alors que, paradoxalement, Linda Pradel apparaît de retour à son meilleur niveau avec Metz, ainsi que l’ont démontré ses dernières sorties. En début d’année, la médaillée de bronze à l’Euro 2007 avait perdu de son autorité entre les bois, accusant probablement le contrecoup de son Mondial raté.
Dès lors, quel horizon international pour elle ? Olivier Krumbholz l’assure : elle n’est pas hors jeu dans l’optique d’une sélection olympique à Pékin, dans cinq mois. «Néanmoins, ajoute l’entraîneur national, Linda laisse un vide et la nature a horreur du vide. Elle n’est pas en train de marquer des points, c’est sûr. En nous rejoignant, sa remplaçante va chercher à se faire une place. » En fixant elle-même des limites aux lois de la concurrence, Linda Pradel brise en tout cas une forme de tabou dans le sport d’élite.

Pierre THÉOBALD.
Publié le 14/03/2008
Le républicain Lorrain

Handball équipe de france espoirs

Et voici la nouvelle vague !

L’équipe de France Espoirs a achevé, hier, un stage d’une semaine à Metz. L’occasion de s’intéresser à celles qui seront les Bleues de demain.

Un groupe d’une vingtaine de joueuses encadré par un staff de sept personnes. Les mentalités changent dans le handball tricolore, où les moyens mis au service des équipes de France n’ont pas toujours été aussi florissants. Paul Landuré, l’entraîneur des Espoirs, fait le point sur la nouvelle génération.

Quelles sont les visées du stage mis sur pied à Metz ? «Le championnat du monde organisé au mois de juillet en Macédoine. Avant cela, il faudra gagner notre place lors du tournoi de qualification, dans deux semaines à Tours. On sera opposé à la Slovaquie, Israël et la Turquie. C’est accessible.»
De quels repères disposez-vous ? «On a terminé cinquième du dernier championnat d’Europe, en Turquie. Une petite frustration car on mal géré un match décisif contre la Roumanie.»
Est-ce facile de travailler avec des filles de dix-huit ans ? «Ça ne l’est pas quand se chevauchent les emplois du temps sportif et professionnel. Pour ce stage, nous sommes privés de quatre joueuses titulaires. Deux en raison de blessures, deux autres parce qu’elle étaient retenues par des formations.»
La visibilité acquise par l’équipe de France A rejaillit-elle sur les Espoirs ? «Les choses évoluent depuis le début des années 2000. Quand une sélection nationale Espoirs ou moins de 18 ans dispute un match, elle est assurée de compter sur un millier spectateurs. Avant, ce n’était même pas envisageable.»
Les clubs accompagnent-ils le mouvement ? «Ils sont en progrès dans l’encadrement des jeunes joueuses. On n’a plus forcément à se bagarrer. L’ouverture d’esprit est plus grande.»
La cuvée 2008 est-elle de qualité ? «A l’heure actuelle, cinq ou six filles peuvent prétendre à une place en équipe de France A dans les prochaines années. Je n’oublie pas non plus que Allison Pineau y est déjà. Sans elle, notre jeu est différent.»
L’équipe Espoirs est-elle tenue de se conformer au style de handball développé chez les A ? «La difficulté consiste à trouver l’équilibre entre exigence de résultats et vision à moyen terme. On attend des filles qui portent le maillot de l’équipe de France Espoirs une prise de responsabilités. Pour le reste, les deux équipes savent pareillement se mettre dans la difficulté (sourire).»
Quelles sont les places fortes chez les jeunes ? «Nîmes, Dijon, Issy-les-Moulineaux… Chez les Espoirs, 90 % des joueuses évoluent déjà en Division 1.»
Vous ne citez pas Metz… «En dehors d’une ancienne Messine (Mégane Vallet, aujourd’hui à Trêves), il n’y a pas de sélectionnée. C’est la conséquence d’une interruption, il y a trois, quatre ans, du travail de formation. Mais cela ne remet pas en cause la qualité de ce qui est proposé aujourd’hui à l’intérieur du club.»

P. T.
Publié le 29/02/2008
le républicain Lorrain