Actus de Yutz

Yutz handball féminin va repartir en Division 2 avec une équipe qui misera sur la jeunesse et la formation. Francis Manneau en a dessiné les grandes lignes. Des cadres : Rachida Hadj et Audrey Manneau, les ex-internationales, Barbara Hajduk si le contrat est renouvelé et dans le but la gardienne de D1 de Dijon, la Hongroise Kitti Hoffmann.
Mais Yutz aura le visage de la jeunesse et de l’avenir. Manneau fera confiance à Hadja Cissé, la révélation de l’année, une joueuse suivie par Metz et qui va trouver le moyen de s’exprimer. Il fait signer deux "potentiels", une ailière gauche de 19 ans, Laura Fau, issue du centre de formation de Dijon, au bras armé, et sans doute Céline Ott, un jeune pivot en provenance de Besançon.
Mais la meilleure des nouvelles est le retour à son club formateur de l’internationale junior Soraya Hamiti (photo). Le recrutement n’est pas clos. Vali Cozma intégrera aussi au collectif Méliassa Rauch, Noémie Strugala et Aliénor Némec quand celle-ci sera rétablie. On le voit, Yutz retrouve ses valeurs.

Le républicain Lorrain

HANDBALL l’équipe mosellane solde la crise
Yutz renoue les fils de son histoire
Le handball de Yutz redémarre avec Francis Manneau, le nouveau président du club, Patrick Weiten, le Maire de Yutz alors que Bernard Beck, président sortant, restera au club.

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Le handball de Yutz redémarre avec Francis Manneau, le nouveau président du club, Patrick Weiten, le Maire de Yutz alors que Bernard Beck, président sortant, restera au club.

Lors d’une conférence de presse, Patrick Weiten, le Maire de Yutz, premier sponsor du club, excédé par les dérives de Yutz handball féminin, a rendu possible un sauvetage rapide du club.

Droit dans ses bottes, Patrick Weiten, le Maire de Yutz, fait face à la presse et joue la transparence. «Je n’ai pas pour habitude de m’ingérer dans la politique des associations. Mais là, c’était trop. Il s’agissait désormais de sauver le plus beau fleuron du patrimoine sportif yussois. Nous avons tiré la sonnette d’alarme maintes fois. Nous n’avons pas été entendus. On était au bord d’une faillite. Je m’étais promis d’agir pour éviter l’enterrement de première classe ».

Yutz c’est en effet une équipe première en tête de son championnat de Division 2, mais encore un centre de formation performant et 180 licenciées, un club soutenu par le Comité de Moselle, subventionné fortement par la Mairie, les Conseils Général et Régional et désormais le club agglo de la Communauté Portes de France (25 000 €). Yutz c’est une histoire (RL du 10 février) et des tribunes pleines les soirs de matches. Le Maire pendant 45 minutes en présence de toutes les parties prenantes continua de faire l’examen clinique d’une situation opaque et critique. «Ici, il y avait des charges surfaites et on vivait au-dessus de ses moyens sans travailler sur le sponsoring. A l’arrivée, il y a au 31 janvier, 150 000 € de déficit. Si on avait continué comme ça, c’est 200 000 € de trou qu’on aurait retrouvé à la fin de l’exercice. Celui qui prétendait faire rentrer l’argent n’a jamais tenu ses promesses ».

770 € de loyer pour une joueuse

Et de loin en loin, le Maire ouvre courageusement une boîte de Pandore. Ainsi apprendra-t-on au cours de la réunion ou après, de la bouche des uns et des autres, que les salaires des joueuses et de l’entraîneur étaient compris entre 350 et 2000 €. Venaient s’ajouter à cela le montant de loyers coûteux (770 € pour une joueuse cadre). On était dans la gabegie et on faisait croire que c’était Denis Chapuis, fugitif président de l’été 2008, qui avait négocié des contrats somptuaires.
Autre exemple, les indemnités promises à Anita Campa pour rompre le contrat de la Serbe rentrée dans son pays à la charnière de l’année et qui se montaient à 3000 €. Le tout à l’avenant. Yutz avait basculé et la paranoïa bloquait toute communication. En interne, comme vers l’extérieur. «Il fallait un électrochoc. C’est fait ! », lance le Maire, soulagé. Gérard Rothenmacher, l’ex-président-trésorier, et Patrick Belotti, partis, Francis Manneau prend donc la tête d’un comité de salut public. On devine que Bernard Beck, le dernier président en exercice, a servi à son corps défendant, de cache-misère sympathique. Un audit financier est confié à un cabinet d’expertise comptable. Philippe Slendzak, grand argentier à la Maire de Yutz, arrive comme bénévole aux finances ; Gilles Adam, autre fonctionnaire municipal, prend en charge la communication avec pour mission de restaurer une image très abîmée par deux ans de dérive tous azimuts. Gilles Becker, Yves Henry (Rolanfer), Philippe Vouillaume sont de retour au club-affaires. Yutz fait table rase, lève le voile et renoue les fils de son passé. Tout reste à faire mais ça repart à l’endroit.
A. Z.

Publié le 06/03/2009
Le républicain Lorrain

Handball yutz veut rebondir

Chapuis, un président pour fédérer

Denis Chapuis est le nouveau président d’un nouveau club, Yutz HB féminin. Il arrive pour relancer les Bleues, fédérer un club divisé. Avec le projet de le professionnaliser pour retrouver au plus vite la Division 1.

Si l’on présente Denis Chapuis, que doit-on dire ? «Que je suis un passionné de sport. Un compétiteur. Un médecin rééducateur, un médecin du sport aussi. J’ai joué au football à l’ESC Yutz. J’y ai même fait le doublé en 82 championnat de Lorraine-Coupe de Lorraine. J’ai désormais l’âge (54 ans) de prendre des responsabilités.»

Pourquoi le footballeur que vous êtes a-t-il choisi le handball féminin ? «Je voulais travailler ici à Yutz. J’ai suivi l’équipe sur le plan médical au relais d’André Marie, mon père spirituel. Je suis venu sur la pointe des pieds, j’ai observé. Je sais que la Mairie est au soutien. Le défi à relever me paraît passionnant. Le sport de haut niveau m’intéresse. Et dans une petite ville, c’est encore plus excitant.»
Samedi soir, comment avez-vous réagi à l’échec des Bleues dans leur quête de D1 ? « Je dînais avec les amis qui m’accompagnent à Yutz, Maître Reiss, l’avocat de l’UNECATEF notamment. Nous étions tenus au courant de la situation par téléphone. Nous avons accepté le verdict du terrain. Les filles ont quand même su s’imposer à Plan-de-Cuques. Maintenant, on va regarder l’avenir.»
Votre trajectoire ressemble à celle d’un de vos illustres confrères, Thierry Weizman, le président de H2ML, allez-vous travailler ensemble ? « Nous ne jouerons jamais dans la même cour. Metz regarde l’Europe, nous, nous ambitionnons de retrouver l’élite sans changer d’identité. Nous sommes et nous serons un club familial et convivial. Nous pouvons nous entraider, être, comme ça se fait dans le football en Italie ou en Espagne, le petit conservatoire d’un grand club. Les échanges doivent fonctionner dans les deux sens.»
Quels seront les grands axes de la politique sportive de Denis Chapuis ? «Je veux fédérer, être l’homme d’un consensus. Nous allons tourner une page. Celle des querelles. Je veux amener de la nouveauté et des compétences. A côté de Maître Reiss arrivent aussi Yvon Gérard, engagé dans l’Open de Moselle de tennis, Jean-Pierre Epain, un ancien handballeur qui a de l’entregent et d’autres. Notre objectif premier sera de retrouver dès la saison prochaine la Division 1. Nous allons renforcer les structures et aller vers la professionnalisation du club. C’est pourquoi il est sorti de l’Entente cheminote, a de nouveaux statuts et un nouveau nom.»
Quelle place réservez-vous à Francis Manneau, l’entraîneur emblématique des Bleues avec lequel le club est en procès ? « On lui fera toute sa place. Il sera le conseiller privilégié du président sur le plan sportif notamment.»
Avec quelle équipe et quel entraîneur Yutz handball féminin s’alignera-t-il en 2008/2009 ? « Rodica Covaliuc devrait être reconduite. Maintenant, nous allons construire autour de Sonia Cendier, meilleure buteuse de la division cette saison. En cherchant des compléments et en travaillant sur la défense.»

A.Z.
Publié le 29/05/2008
Le républicain Lorrain

Yutz