Actus Besançon

Sport franc-comtois

Décision encore repoussée...
L'ESB F est passée hier en fin d'après-midi devant la commission d'appel de la CNCG qui tranchera sur l'avenir du club bisontin dans une dizaine de jours.

BESANÇON. _ Il faudra donc encore attendre pour savoir de quoi sera fait l'avenir de l'ESB F. En effet, dans ce dossier délicat d'un club en déficit lourd et récurrent, la commission d'appel de la CNCG (Commission Nationale du Contrôle de Gestion) a écouté hier soir à Paris, mais n'a pas tranché.
Pendant une grosse heure, Laurent Maillard, le président ententiste bisontin, accompagné de Jacques Cano, l'un de ses lieutenants, de Thierry Petament, ancien président du club affaires remplacé depuis vendredi par Jean-Paul Résillot, de Fabien Masson, expert-comptable, et de Patrick Bontemps, adjoint au maire de Besançon chargé des sports, qui a apporté sa caution morale, a passé le grand oral.
Étalement programmé du passif

« Nous avons présenté un projet d'économies drastiques avec un remboursement du passif de 370.000 euros sur trente-six mois. Ces économies porteront essentiellement sur la masse salariale. Mais on a aussi gratté de partout. J e crois sincèrement que notre dossier tient cette fois la route » expliquait à la sortie de l'entretien Laurent Maillard.
« Pourtant je suis incapable de dire dans quel sens cette commission d'appel va trancher. Je sais que la situation est particulièrement compliquée. Mais je suis un optimiste de nature et je crois donc à ce projet de relance » commentait encore le président de l'ESB F, avant de reprendre la route en soirée, direction Besançon.
Pour l'heure et selon le verdict de la CNCG prononcé en première instance, l'ESB F reste interdite d'évoluer en Ligue professionnelle et n'est donc pas qualifiée pour le championnat féminin de Division 1 2009-2010.
Il faudra maintenant attendre une dizaine de jours supplémentaires pour connaître le jugement de la commission d'appel de la CNCG. De quel côté penchera-t-il ? Bien malin qui pourrait le dire.
Une chose est sûre, c'est que la Fédération a fait savoir à la France du handball, hier par mail , qu'elle repoussait de sept jours la date de validation des contrats en Division 1 et Division 2.
C'est sans doute là, la preuve que si l'ESB F ne va pas bien, d'autres clubs sont également en difficultés. Est-ce une raison suffisante pour être optimiste. Rien n'est moins sûr...

Sud ouest

Division 1 féminine : L'ESB F à la CNCG
On s'en doutait...
L'ESB F est provisoirement interdite d'engagement en LFH. Mais pas de recrutement.

BESANÇON._ Adepte de la transparence... pour les autres, la CNCG a rendu son verdict. Dans un mail des plus laconiques adressé aux dirigeants ententistes, l'organisme de gestion paritaire a apporté la confirmation de ce que tout le monde -ou presque- se doutait. « A ce jour, interdiction est faite à l'ESB F d'évoluer en LFH la saison prochaine », confirmait Laurent Maillard. Si le président ne se montrait guère surpris par ce jugement, il ne manquait pas de mettre en relief une autre partie, beaucoup plus surprenante vu les circonstances, dudit mail : « Au jour d'aujourd'hui, nous évoluons donc en D2 mais nous n'avons pas d'interdiction de recrutement pour la saison prochaine ».
C'est certes une bonne nouvelle pour Jan Basny qui se retrouve susceptible de finaliser des contacts, mais avouez que la décision irait presque à l'encontre de la sagesse financière...
« On fait appel mardi »

Reléguée administrativement en D2, l'ESB F dispose depuis hier d'un délai de dix jours pour contester la décision. « On fait appel mardi », assure Laurent Maillard. Et si le boss de l'ESB F se montre tout de même « très inquiet », il ne lâchera rien, « quitte à porter l'affaire devant le CNOSF pour obtenir gain de cause ».
En attendant, le staff ententiste est déjà à pied d'œuvre pour présenter un dossier où l'économie de 250.000 € (licenciements administratifs, contrats non renouvelés, fermeture du centre de formation mais aussi abandon de créances et souscription) sera réalisée. La condition sine qua non pour se donner un avenir...
B. J. (Bertrand JOLIOT)
31/05/09
L'Est Républicain

Sport franc-comtois
Du rouge à l'extrême rouge
Alors que ses voyants étaient déjà au rouge, l'ESB F a vu sa situation financière se dégrader davantage. De grav(issim)e, la situation est-elle devenue désespérée ?

BESANÇON._ Plus ça va, moins ça va à l'ESB F. Alors que nous exposions un état des finances plus qu'alarmant en début d'année (L'ER du 17 janvier 2009), le club bisontin a vu sa situation se dégrader davantage. A tel point qu'aujourd'hui, l'état d'urgence est décrété. Le trou bisontin, chiffré en début d'année à 270.000€ serait passé aujourd'hui à 340.000€. Des chiffres annoncés non définitifs (qui pourraient s'élever selon nos sources à 400.000€ pour l'hypothèse ''optimiste'' et jusqu'à 500.000€ pour le scénario du pire des cas) non validés par le président Maillard, décidément très difficile à joindre ces derniers jours. « Je ne sais pas », nous confiait-il hier après-midi, « ou plutôt, je ne préfère pas en parler ». Seule certitude face à laquelle le boss de l'ESB F ne se défile pas, « notre situation financière a effectivement empiré ».
Pour tenter d'expliquer ce phénomène de Sysiphe, le président Maillard avance l'entrée du club en Ligue Pro, la LFH, mais aussi un manquement du club affaires (dont il est membre), lequel s'était engagé à apporter 300k€ ces deux dernières saisons et dont l'action s'est « limitée » à 200k€. A ce sujet, il se murmure que Thierry Pétament, le président dudit club-affaires remettrait sous peu sa démission mais resterait actif auprès des partenaires, et partenaire...
Ajoutez à cela un redressement de TVA infligé au club vainqueur de la coupe des Coupes en 2003 et vous comprendrez qu'effectivement, il n'est pas surprenant de voir que le staff bisontin ait encore aggravé le déficit, mais paie également les pots cassés des errements de gestion de l'ancienne équipe...
Dépôt de bilan ? Faillite ?

Du coup, l'annonce de la rétrogradation en D2 de l'ESB F n'a ému que peu de monde. « On est rétrogradé chaque année », rétorque sous forme de pirouette Laurent Maillard. Sauf que cette année, les incidences pourraient être pires, sinon fatales. Si repartir en N1, à la place de la réserve a été envisagé par un temps, d'autres scenarii sont à évoquer. Celui du dépôt de bilan, par exemple, qui obligerait le club à repartir en N3 ou, pire, la mise en faillite pure et simple. Mais on n'en est pas encore là lorsque Maillard annonce « avoir un plan pour la saison prochaine ». Oui mais lequel ?
Car dans l'immédiat, le sportif va d'ores et déjà trinquer. Aurélien Duraffourg et Chantal Tribillon ne seront plus en place l'an prochain. Et si Sandrine Delerce et Caroline Dabonot ont annoncé leurs arrêts respectifs, si Maria Bals est libre et si Marion Limal prend des cours d'Autrichien en mode accéléré, on notera à grands regrets le départ quasi-entériné de Nina Morel pour Dijon. Une perte qui sera bien plus que sportive concernant la co-capitaine qui symbolisait mieux que quiconque le club et les échelons gravis au sein de celui-ci. Et cela va plus loin. La réserve et le futur ex-centre de formation sont eux aussi pillés. « On ne peut déjà pas recruter, mais on tente de garder les filles du club », confirme Jan Basny. Et le coach ententiste d'ajouter : « Le seul argument positif que l'on puisse présenter à ces joueuses en devenir, c'est de disposer de temps de jeu en D1 l'an prochain ». Si tel est encore le cas, sachant qu'en attendant les joueuses qui resteront seront les premières victimes.
bjoliot@estrepublicain.fr
Bertrand JOLIOT

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