Actus de Metz

Handball division 1 féminine

Sandor Rac : «Un champion a des obligations»

Le titre de champion de France ne bouleverse pas les habitudes de l’entraîneur messin. Mios ou pas, la victoire reste, ce soir, essentielle à ses yeux.

Comment Metz, dégagé de toute pression en championnat, aborde-t-il cette rencontre face à Mios ? «Avec professionnalisme. Ce titre acquis, il est vrai qu’on a quelque peu modifié la semaine d’entraînement, en privilégiant le physique. Histoire d’arriver bien frais en Coupe de la Ligue, jeudi, contre Mérignac. Le reste de la préparation demeure inchangé. Une séance vidéo va être consacrée à Mios, une très belle équipe soit dit en passant. A l’aller, je me souviens qu’elle nous avait infligé un cinglant 8-2 durant le match.»

Difficile de garder vos joueuses sous pression alors que l’enjeu fait défaut ? «Non, cette équipe a l’habitude des titres. Ce n’est pas comme si elle vivait son premier sacre. Les joueuses ont l’expérience nécessaire pour se remobiliser en vue de la Coupe de la Ligue, l’objectif majeur de cette fin de saison. Cela ne signifie pas que l’on va brader la fin de championnat. Un champion a des obligations vis-à-vis de son public et de ses partenaires.»
Allez-vous opérer un large turn-over pour faire souffler les habituelles titulaires ? «Si la physionomie de la rencontre nous est favorable, je n’hésiterais pas à donner du temps de jeu à toute l’équipe. Contrairement au début du championnat, je fais désormais une entière confiance aux remplaçantes. A Vesoul, notre dernière rencontre en championnat, elles ont su parfaitement tenir leur rôle. Ce samedi, c’est d’ailleurs notre profondeur de banc qui devrait faire la différence. En terme de solutions de rechange, Mios ne dispose pas de la même qualité que nous. En leur imposant un tempo élevé dès la première minute du match, cette équipe devrait craquer physiquement.»
Seriez-vous tenté d’incorporer des joueuses de l’équipe réserve ? «Malheureusement, je ne peux pas piocher à l’étage inférieur. Un match très important, en vue du maintien en Nationale 1, se déroulera ce samedi. Alors au lieu de promouvoir certaines joueuses, c’est nous qui allons mettre à leur disposition Céline Blard, qui était avec nous à Vesoul. Le groupe qui affrontera Mios sera donc réduit à treize joueuses.»
Un doublé coupe-championnat, vous y pensez ? «Bien sûr. C’est la cerise sur le gâteau…»

J.-M. C.
Metz-Mios, 20 h aux Arènes
Publié le 03/05/2008
Le républicain Lorrain

Handball division 1 féminine

Metz, un pas de plus

En s’imposant largement sur Vesoul, Metz pose un peu plus ses mains sur un titre qu’il pourrait conserver dès aujourd'hui en cas de contre-performance havraise.

On ne badine pas avec la lanterne rouge. Débarquées au petit matin, à des fins d’une meilleure préparation d’avant match, les Messines n’auront laissé aucune chance aux infortunées vésuliennes.Rentrées dans la partie avec sérieux et application, les Mosellanes donnaient immédiatement le ton. Creusant le break dès la 4e minute de jeu (1-3), les championnes de France en titre causaient déjà mille maux à une défense locale vaillante mais avec un banc trop diminué. Bien que contrainte à rapidement s’employer, la gardienne de but locale, Florence Chanteclair, réussissait par ses parades à limiter la casse. Emmenées par Sandrine Mariot Delerce, qui en ce jour devait stopper autant de contre-attaques que les trente-trois bougies de son gâteau d’anniversaire, les Vésuliennes pliaient mais ne romptaient pas. Sur attaques placées, où Dabonot faisait parler la puissance de son tir, les locales, sans réussir à revenir au score, restaient au contact (2-4 à la 7e, 4-4 à la 8e, 4-6 à la 9e). De l’aile où Delphine Guehl faisait des ravages, dans l’axe, où Nina Kanto perturbait la défense centrale, Metz omniprésent creusait enfin l’écart (5-8 à la 12e puis 11-19 à la 34e).Rentré aux vestiaires avec déjà sept unités de retard, Vesoul décidait alors de jouer son va-tout dès l’entame de seconde période.Ainsi après avoir vu Florence Chanteclair remplacée par Assia Bouatil, les Hautes-Saônoises multipliaient les offensives. Malheureusement, à ce jeu, profitant d’un banc qualitativement mieux garni, c’est Metz qui tirait son épingle du jeu. Sans aléas dans le rendement de leurs rotations, les visiteuses fructifiaient à nouveau les arrêts et relances de Linda Pradel -rentrée à la pause- et maintenaient leur avantage. A quasi sens unique, la partie n’offrait alors plus guère de suspense. Et si l’on remarquait bien la première rentrée de l’internationale junior et grand espoir messin Celine Bard (2buts), c’était bien les cris de joies des supporters et des joueuses qui parachevaient la soirée. Avec désormais six points d’avance sur son premier adversaire, Metz s’il reléguait probablement Vesoul hier soir, s’approchait inexorablement de son quinzième titre.
Publié le 27/04/2008
Le républicain Lorrain

Handball division 1 féminine

Pas de bonne fête sans Coupe

Pas de confettis ni de soirée endiablée en perspective, ce samedi aux Arènes, lors de la réception de Mios. Le message présidentiel est sans équivoque, la mobilisation décrétée en vue de la Coupe de la Ligue : Thierry Weizman rêve d’un quatrième doublé d’affilée.

Les vrais supporters comprendront.» Assurément. Si la tentation de célébrer, demain, le quinzième sacre du club leur traverse l’esprit, Thierry Weizman dissipera illico ces ardeurs. Micro en main si nécessaire : «On va faire des annonces pendant le match. Rappeler que les festivités se tiendront à l’occasion de la réception de Nîmes ». Cotillons et confettis sont donc remisés jusqu’au 24 mai. Pour la bonne cause. Celle censée mener les Messines à étoffer le plus beau palmarès du handball féminin d’une ligne supplémentaire : «La Coupe de la Ligue reste un objectif prioritaire. Nous allons pouvoir nous consacrer au quart de finale, mercredi contre Mérignac, dégagés de la pression du championnat ». A trois journées de son épilogue. Un bouleversement, heureux, dans les plans du club mais qui n’est pas sans effet.

Déjà, quelle valeur accorder à cette confrontation, sans enjeu, face à Mios ? «C’est un match de travail, de préparation pour Mérignac, relativise le président. L’encadrement technique a dû changer ses plans en raison de la précocité du titre. Ces derniers jours, Sandor a mis l’accent sur le physique. La mise en place technique n’interviendra que la semaine prochaine. Il y a donc un risque que nous soyons un peu émoussés. »

«De la souffrance cette saison»

Traduction : une croix, officieuse, est mise sur ce rendez-vous domestique. Ce qui ne devrait pas empêcher les coéquipières d’Isabelle Wendling, certes amoindries, de s’escrimer avec succès contre les Gasconnes. Les sources d’inspiration ne manquent pas, comme cette billetterie en pleine effervescence augurant d’une belle affluence aux Arènes : «Sans compter le challenge de consolider notre invincibilité cette année ». Cela promet une belle fête, du moins sur le terrain…
Mios pour l’honneur ce samedi, Mérignac mercredi à Bourges avant de rêver d’une finale sur terrain neutre, à Orléans, contre Le Havre ou Issy-les-Moulineaux, le titre est noyé dans la masse des derniers objectifs sportifs. Etouffé, dissimulé, passé sous silence, le risque étant de le banaliser aux yeux du grand public. De le décrédibiliser même, la plus grande crainte de Thierry Weizman : «Mais on ne va pas se plaindre que la mariée est trop belle. A Metz, le titre est une habitude. Cela devient difficile, vis-à-vis des collectivités, de leur faire comprendre qu’au départ de chaque saison, c’est loin d’être acquis. Nous, nous savons bien qu’il y a eu de la souffrance cette saison. Que des formations comme Le Havre, ou Issy-les-Moulineaux, visaient clairement la première place cette année ». Bref, que ce couronnement est loin d’être usurpé.
S’il le faut, le président ira même jusqu’à dépoussiérer l’histoire du club, agitée en d’autres temps, pour donner encore plus de relief à la réussite des siens : «Il y a trois ans, nous étions au bord de la faillite, tout en comptant une énorme avance sur le plan sportif. Nous avons donc surtout œuvré à travailler sur la restructuration du club, avec la crainte de perdre du terrain en terme de performance. Finalement, cela n’a pas été le cas, la structure est au niveau du sportif ». Sur le toit du handball français, à sa place. Cela vaut bien une Coupe, non ?

Jean-Michel CAVALLI.
Metz-Mios, demain (20 h) aux Arènes
Publié le 02/05/2008
Le républicain Lorrain

Handball division 1 féminine

Surprises, à plus d’un titre !

Maudites havraises… En s’inclinant contre toutes attentes à Fleury, les Normandes privent les Messines d’une célébration du titre à domicile. La fête attendra la Coupe de la Ligue…

Qui a dit que Sandor Rac n’avait pas le sens de la mesure ? Qu’il était un homme incapable de déroger à sa rigueur naturelle ? Hier, le technicien a offert une séance d’entraînement allégée à ses filles. «Un cadeau» censé récompenser son équipe, sacrée championne de France avec un temps d’avance sur ses estimations. Le Serbe n’avait pas prévu la défaite du Havre, dimanche à Fleury, abrégeant le brin de suspense qui peinait à subsister quant à l’identité du champion du France. À la hâte, le technicien a assoupli la séance d’entraînement du lundi, ne réservant «qu’un simple foot en salle, suivi d’une séance physique, abdos et pompes. Et pour finir, six sprints ». Un cadeau, donc…

Cette manière, bien à lui de gâter ses protégées, ne tranche finalement pas avec l’ambiance régnant, hier, aux Arènes. Pas d’effervescence particulière, ni d’effusions de joie intempestives à relever dans les vestiaires. Quelques (jolis) sourires, certes, mais aucune embrassade, accolade ne sortant de l’ordinaire. Le sixième sacre d’affilée, quinzième de l’histoire du club, passerait-il inaperçu ? Ou est-ce justement ce poids de l’habitude qui banaliserait la performance ? «Absolument pas, on a simplement été prises de cours, relève Isabelle Wendling, quatorze titres au compteur. D’ordinaire, on célèbre le titre sur le terrain. Là, il arrive tôt dans la saison. C’est la première fois de ma carrière que je l’obtiens de cette manière, à la maison. »

«Préserver l’équité sportive»

Cette même joie, tout intériorisée, transpire également dans les propos de Klara Zachova. A vingt-deux ans, la Tchèque inscrit la première ligne à son palmarès. Ceci sans tomber dans l’ivresse d’un partage collectif : «Mais je vous assure que j’étais folle de joie en découvrant la défaite du Havre sur Internet. Ensuite, le président nous a félicitées par téléphone. La fête, on aura le temps de la faire après la réception de Mios, samedi soir ». Touchante naïveté que celle imputable à la jeunesse…
Sandor Rac a épuisé son quota de "douceurs". Encore en course sur les sentiers de la Coupe de la Ligue, Metz n’en a pas fini avec la compétition cette saison : le 8 mai à Bourges face à Mérignac en quart de finale, avant, sans doute, de prolonger le plaisir à Orléans le week-end de la Pentecôte. Deux rendez-vous qui contrarient les plans de la belle Klara. Car comme l’explique le coach : « A Metz, on ne peut pas s’offrir le luxe d’un relâchement. Le challenge, maintenant, est de réaliser le doublé ». Sans pour autant sacrifier les trois dernières rencontres de championnat : «Ilserait de bon ton de consolider notre invincibilité cette année. Sans compter que nous devons préserver l’équité sportive. Il en va de l’image du club », parachève le "Sandor Rac" connu de tous, discipliné et à cheval sur les principes. Chassez le naturel, il revient…

Jean-Michel CAVALLI.
Publié le 29/04/2008
Le républicain Lorrain

Pour la petite histoire…

Le premier titre des handballeuses messines remonte à 1988. L’ASPTT récidive la saison suivante, avant de remettre sa couronne à l’USM Gagny 93 deux années durant. L’hégémonie messine sur le handball féminin ne fera plus de doute après ses cinq sacres consécutifs (1992 à 1997). Avant que le principe de l’alternance ne s’établisse avec Besançon, leurs plus grandes rivales à ce jour. Sur la période 1998-2003, les Doubistes priveront l’ASPTT Metz de trois sacres. Un titre qu’elles ne reverront plus à partir de 2004. Insatiable depuis cette date, Metz-Moselle-Lorraine reste sur une série de six titres de rang.
Publié le 29/04/2008
Le républicain Lorrain

Handball division 1 féminine

Metz, un pas de plus

En s’imposant largement sur Vesoul, Metz pose un peu plus ses mains sur un titre qu’il pourrait conserver dès aujourd'hui en cas de contre-performance havraise.

On ne badine pas avec la lanterne rouge. Débarquées au petit matin, à des fins d’une meilleure préparation d’avant match, les Messines n’auront laissé aucune chance aux infortunées vésuliennes.Rentrées dans la partie avec sérieux et application, les Mosellanes donnaient immédiatement le ton. Creusant le break dès la 4e minute de jeu (1-3), les championnes de France en titre causaient déjà mille maux à une défense locale vaillante mais avec un banc trop diminué. Bien que contrainte à rapidement s’employer, la gardienne de but locale, Florence Chanteclair, réussissait par ses parades à limiter la casse. Emmenées par Sandrine Mariot Delerce, qui en ce jour devait stopper autant de contre-attaques que les trente-trois bougies de son gâteau d’anniversaire, les Vésuliennes pliaient mais ne romptaient pas. Sur attaques placées, où Dabonot faisait parler la puissance de son tir, les locales, sans réussir à revenir au score, restaient au contact (2-4 à la 7e, 4-4 à la 8e, 4-6 à la 9e). De l’aile où Delphine Guehl faisait des ravages, dans l’axe, où Nina Kanto perturbait la défense centrale, Metz omniprésent creusait enfin l’écart (5-8 à la 12e puis 11-19 à la 34e).Rentré aux vestiaires avec déjà sept unités de retard, Vesoul décidait alors de jouer son va-tout dès l’entame de seconde période.Ainsi après avoir vu Florence Chanteclair remplacée par Assia Bouatil, les Hautes-Saônoises multipliaient les offensives. Malheureusement, à ce jeu, profitant d’un banc qualitativement mieux garni, c’est Metz qui tirait son épingle du jeu. Sans aléas dans le rendement de leurs rotations, les visiteuses fructifiaient à nouveau les arrêts et relances de Linda Pradel -rentrée à la pause- et maintenaient leur avantage. A quasi sens unique, la partie n’offrait alors plus guère de suspense. Et si l’on remarquait bien la première rentrée de l’internationale junior et grand espoir messin Celine Bard (2buts), c’était bien les cris de joies des supporters et des joueuses qui parachevaient la soirée. Avec désormais six points d’avance sur son premier adversaire, Metz s’il reléguait probablement Vesoul hier soir, s’approchait inexorablement de son quinzième titre.
Publié le 27/04/2008
Le républicain Lorrain

Handball division 1 féminine

Metz, soigner la conclusion

Si elle ne lui assurera pas le titre dès ce soir, une victoire de Metz à Vesoul privera la concurrence de ses derniers espoirs.

Metz peut-il être sacré dès ce soir ?Non. Une victoire sur le terrain de Vesoul est une condition nécessaire, mais pas suffisante, en vue de mettre d’ores et déjà le titre en poche. Dans tous les cas, Metz devra non seulement attendre le résultat d’Issy-les-Moulineaux, qui affronte Mios, mais surtout le dénouement du match Le Havre - Fleury, programmé demain. Un faux-pas des Normandes, sèchement balayées par Bègles (33-21) la semaine dernière, offrirait de manière automatique le titre aux Messines. En cas de scénario défavorable, le sacre annoncé serait différé d’une semaine : les championnes sortantes ayant rendez-vous avec Mios, samedi prochain, aux Arènes… Vesoul représente-t-il une menace sérieuse ?Le petit bonheur enregistré à Angoulême (succès 30-33) en début de mois ne saurait masquer la réalité d’une saison douloureuse. Vesoul, le promu, occupe fidèlement la douzième et dernière place du classement, avec un retard de sept points sur Bègles, le onzième. Surtout, les Franc-Comtoises présentent des statistiques désastreuses n’ayant totalisé que deux victoires pour seize défaites. A l’aller, quoique privé de ses joueuses-cadres (Delerce, Saïd-Mohamed, Bournez), Vesoul avait posé des problèmes à l’équipe messine, menée d’un but à la pause (16-17). Mais à l’époque, cette distorsion de la logique relevait autant de l’enthousiasme vésulien que de l’indolence d’un adversaire long à la détente. La preuve : au final, Metz s’était imposé sur une marge confortable (40-27). Quel est l’intérêt de la fin de saison ?Le président Thierry Weizman se montre prudent avant le voyage à Vesoul, pour lequel sont mis en place des moyens comparables à un déplacement européen. Signe que Metz considère avec sérieux cette confrontation avec la lanterne rouge : «Le titre est dans la poche à 99 % ? Non. Cela, on ne pourra le dire qu’après avoir gagné à Vesoul », expliquait-il en début de semaine. Une issue rapide demeurant l’hypothèse la plus valable, il restera aux Messines à atteindre leur dernier objectif lors de la Coupe de la Ligue (8-11 mai). A titre individuel, il sera également intéressant de prêter attention aux prestations de Pavla Poznarova : l’arrière tchèque n’ayant pas encore signé de prolongation de contrat, ses performances au cours des derniers matches pèseront sur son maintien dans l’effectif messin. Des records sont-ils menacés ?Metz, équipe la plus récompensée du handball français, n’en finit pas d’étendre son hégémonie. A titre de comparaison, les garçons de Montpellier viennent de remporter leur dixième titre. Alors que les Messines convoitent une quinzième couronne. Spectaculaire. Autre perspective alléchante : un quatrième doublé de suite championnat-Coupe de la Ligue.

Pierre THÉOBALD.
Publié le 26/04/2008
Le républicain Lorrain

Handball division 1 féminine

Partenaires particulières

Linda Pradel et Amandine Leynaud forment la meilleure paire de gardiennes évoluant en France. Un duo complémentaire, qui cultive ses différences. Un point fort, surtout, dans l’effectif messin.

LEUR PARCOURS

L’une et l’autre ont fréquenté les rangs des équipes de France jeunes, affichant précocement des qualités supérieures à l’ordinaire de leurs consœurs. A Metz, c’est le départ de Lenka Cerna, toujours considérée comme une référence, qui leur a offert une visibilité au plus haut niveau. Depuis, l’une et l’autre se relaient aussi bien dans les cages mosellanes que dans celles de l’équipe de France. Linda Pradel a ainsi remporté avec les Bleues le bronze européen en 2006, avant de céder sa place à Amandine Leynaud, sélectionnée pour le championnat du monde en France en décembre dernier, puis pour le Tournoi de qualification olympique (TQO). Pradel ayant décliné sa convocation pour le stage préparatoire au TQO, Leynaud apparaît plus que jamais comme la doublure idéale de Valérie Nicolas en prévision des Jeux de Pékin.

LEUR ASSOCIATION

Teintée de crispations parfois, de silences tenaces dans la communication, mais résolument orientée vers une valeur-clé : la complémentarité. Jean Piétrala, l’entraîneur des gardiennes à Metz, valide le constat : «Amandine se distingue par ses qualités sur les tirs de loin, alors que Linda affiche le plus fort potentiel physique. De sorte qu’en fonction de l’adversaire, on peut adapter la stratégie.» Pas de règles établies entre les duettistes, si ce n’est celle d’une rotation effectuée en bonne intelligence. Actuellement, Amandine Leynaud tient la baraque : «Ses statistiques ne descendent plus en-dessous d’un certain seuil, elle a gagné en régularité.» Mais il ne faut pas oublier qu’en l’absence de la blonde gardienne, alors blessée, Linda Pradel s’était montrée étourdissante à Nîmes (27-36 en février), assumant pleinement son rôle de leader isolée.

LEUR AVENIR

Pour Jean Piétrala, aucun doute : «Elles disposent toutes deux d’une forte marge de progression, qui se concrétisera par paliers.» A bientôt vingt-cinq ans, Linda Pradel est du reste passée près de partir exercer ses talents à l’étranger : l’Espagne la réclamait, mais la demoiselle a choisi d’honorer sa dernière année de contrat avec Metz la saison prochaine. A ses côtés, elle trouvera… Amandine Leynaud, vingt-deux ans la semaine prochaine, qui a épaté son monde lors du récent TQO : «Elle a montré sa vraie nature. Certains observateurs la jugent plus performante que Valérie Nicolas au même âge », rapporte Jean Piétrala. A Pékin, marchant dans les pas d’une Nicolas au bord de la retraite sportive, Leynaud devrait encore prendre de l’étoffe. Elle deviendra alors très courtisée.

Pierre THÉOBALD.
Publié le 25/04/2008
Le républicain Lorrain

Handball division 1 féminine

Metz, l’affaire est dans le sacre

La proximité d’un quinzième titre éclaircit l’horizon du club messin, occupé à la préparation de l’avenir.

Les chiffres collent le vertige. Cinquième titre de rang, le septième en dix ans, le quinzième dans l’histoire du club : voilà ce qui est promis samedi soir aux joueuses messines si dans la foulée d’une victoire attendue sur le terrain de Vesoul, la combinaison des résultats obtenus par leurs premiers poursuivants, Le Havre et Issy-les-Moulineaux, s’avère favorable. A trois journées de la fin, Metz plierait l’affaire. Dans le cas contraire, elles auront selon toute probabilité à patienter jusqu’à la réception de Mios, le 3 mai, pour officialiser leur sacre.

Partisan d’un dénouement rapide, Thierry Weizman a fixé le curseur pour le déplacement à Vesoul au niveau d’une affiche européenne. Au menu : «Départ la veille du match, mise au vert, repas en commun… Je ne veux surtout pas passer à côté de ce rendez-vous », explique le président messin, qui projette également un raout d’enfer à l’occasion de la dernière rencontre, le samedi 24 mai, aux Arènes, face à Nîmes. «L’idée, c’est de faire la fête devant et avec notre public. Nous réfléchissons actuellement à la possibilité de permettre aux spectateurs de bénéficier d’un accès gratuit. » A suivre. En attendant, le club s’attelle au futur. Avec des éclaircissements imminents en matière de recrutement. Alors que la Nîmoise Camille Ayglon s’est engagée dès avant le printemps, Metz espère dans les prochaines heures obtenir l’accord formel d’une arrière internationale croate en capacité de suppléer Lenka Kysucanova à gauche. Empêché de recruter la Russe Oksana Pal (Trèves) pour raisons administratives, Thierry Weizman a également dû renoncer à la Hongroise Gabriella Szücs, qui vient de s’engager avec les Roumaines de Valcea. «Il était impossible de s’aligner sur les offres de la concurrence qui lui proposait deux fois ce qu’elle aurait gagné chez nous… »

Indécision autour de Poznarova

Leur remplaçante présente un profil sensiblement différent du portrait-type établi au lendemain de l’élimination européenne, le mois dernier : «Pas une buteuse, non, mais une joueuse dotée d’un "un contre un" d’enfer, capable d’apporter le danger. Un petit camion. »
Metz conserve dans ses rangs Isabelle Wendling et Vesna Horacek, qui viennent l’une et l’autre de prolonger d’un an, ainsi que d’autres éléments courtisés. «Katty Piejos et Nina Kanto ont été approchées par des clubs espagnols, norvégiens, danois, avec des salaires plus intéressants. Je leur exprime toute ma gratitude pour avoir choisi Metz.» Quant à Linda Pradel et Christine Vanparys, un temps sollicitées par des équipes espagnoles, elles ont confirmé leurs intentions d’honorer leur contrat jusqu’à son terme.
Au registre des départs se pressent Nimétigna Keita (Besançon ?), Marion Anti et Klara Zachova (Fleury), tandis que Pavla Poznarova occupe seule la colonne incertitudes. «Nous attendons de voir quel sera son niveau de performance d’ici à la fin du championnat », indique le président, qui n’écarte pas d’engager une ailière pour étoffer un groupe au sein duquel la saison prochaine devraient régulièrement apparaître Martine Ringayen et Céline Blard, championnes d’Europe juniors avec l’équipe de France. Dans la ligne de mire : la participation à la Ligue des Champions, bien sûr, mais aussi une seizième couronne à décrocher. Record à battre.

Pierre THÉOBALD.
Publié le 23/04/2008
Le républicain Lorrain

Handball division 1 féminine

Metz, un moindre mal

Distancées pendant cinquante minutes, les Messines ont décroché sur le terrain d’Issy un résultat nul qui les rapproche d’un quinzième titre.

Rien ne sert de courir… Comme dans la fable, les Messines sont parties à point. Alors qu’on les croyait à l’agonie, tenues en échec par cette diablesse d’Allison Pineau, les tenantes du titre ont réussi l’impossible, renversant une situation ô combien délicate (21-27, 41e).
Souveraines face à Fleury la semaine passée, les Mosellanes semblaient parées pour gravir la montagne isséenne. Loins d’être aussi sereines, les protégées de Sandor Rac ont frôlé l’humiliation. «On a pris une leçon en première période, admettait le technicien lorrain, ce match nul ne peut que nous satisfaire, car il nous rapproche un peu plus du titre ». Menant d’un but à une poignée de secondes du buzzer, les coéquipières d’Isabelle Wendling se sont fait remonter dans les ultimes secondes. Il n’y avait pas de quoi crier au scandale. Les Isséennes se présentaient en effet comme un adversaire de poids, invaincues à domicile cette saison. Ces dernières entendaient donc naturellement conserver leur suprématie et faire chuter le leader pour la deuxième fois.
Herbrecht, au relais de Pineau, donnait rapidement le «la» (5-9, 11e). Linda Pradel, face à une telle déferlante, semblait impuissante et dut céder sa place à Amandine Leynaud (11e). Metz n’allait pas le regretter. Lenka Kysucanova, faisant le métier, et d’Isabelle Wendling maintenaient le navire à flots (12-13, 22e). Constantes dans l’inconstance, les Messines, incapables de tenir la distance, ne parvenaient toutefois pas à rester au contact (15-19, 30e).

Leynaud en tenue de gala

Amandine Leynaud fit rapidement fructifier la confiance accordée par son entraîneur. L’heure de la récré avait sonné pour les Mosellanes. Tandis que Hélène François et Vesna Horacek, guère en veine, touchaient le poteau de Darleux à plusieurs reprises, Leynaud quant à elle multipliait les sauvetages sur sa ligne (16 arrêts).
Kysucanova, à l’affût, profitait alors des atermoiements adverses pour remonter le temps sous forme d’un cinglant 5-0 (26-27, 48e). En sept minutes, Metz avait retrouvé ses esprits. Le mano a mano devenait insoutenable. Certes, Katty Piejos offrit aux Messines le but de la gagne, mais Stella Baudoin, côté parisien, en décida autrement. Un match nul qui finalement ravira les deux équipes.
Publié le 21/04/2008
Le républicain Lorrain

Handball division 1 féminine

Metz : par Issy la monnaie ?

Dans un match aux allures de finale, les Messines iront chercher leur fortune sur le terraind’Issy-les-Moulineaux, où les attend la promesse d’un quinzième titre.

Isabelle Wendling, admirative, choisit des termes empreints de respect. On dissèque en sa compagnie la base arrière de haute tenue alignée par Issy-les-Moulineaux et la capitaine de Metz prévient : «Avec elles, le danger viendra de partout.» Qui sont ces demoiselles qui inspirent tant de crainte à la grande dame du handball français ? Allison Pineau, Angélique Spincer et Sophie Herbrecht. Un triangle d’or comme peu d’équipes dans le championnat peuvent en présenter. Un attelage de qualité, à la source de l’honorable parcours réalisé cette saison par Issy-les-Moulineaux, troisième à six points du leader, mais surtout distancé de deux petites longueurs par Le Havre, battu hier soir à la surprise générale par Bègles.Attention à la marche ? Il y a de ça, en effet. Les Messines conservent au creux de la mémoire le souvenir de la manche aller, début janvier, quand à un quart d’heure de la fin les joueuses franciliennes menaient fièrement les débats (20-21) sur le parquet des Arènes. Elles n’ont pas oublié l’intensité des débats fournis en cette occasion. Elles connaissent le décor et l’enjeu du jour. Dans leur position - confortable - aux abords du sprint terminal, tout autre résultat qu’une victoire reculerait l’inéluctable dénouement qui semble se dessiner. Saupoudrant alors sur la fin de championnat le charme discret d’un suspense relancé…

Rac : «Le risque c’est de prendre la grosse tête»

Au contraire, un succès en début de soirée éclaircirait puissamment l’horizon, le sacre pouvant alors intervenir au soir du déplacement à Vesoul, samedi prochain. Sandor Rac en accepte l’augure : «Ce match s’apparente à une finale, convient l’entraîneur lorrain. C’est presque le titre qui se joue à Issy-les-Moulineaux. En gagnant là-bas, nous serions en situation de plier rapidement l’issue du championnat. Avec pour seul risque ensuite de prendre la grosse tête et de se démobiliser.»Un risque a priori réduit, tant les Messines, quoique privées de Christine Vanparys, ont affiché sérieux et enthousiasme vendredi dernier, en torpillant Fleury-les-Aubrais (39-26). Un numéro de charme impeccable alors même qu’au bout d’une saison à tout le moins roborative, les corps et les âmes sont candidats au répit. «Notre semaine la plus éprouvante, nous l’avons vécue avant le déplacement à Bègles (le 5 avril, victoire 27-33), à la sortie du tournoi de qualification olympique. Il y avait alors beaucoup de fatigue, rappelle Sandor Rac. Depuis, nous avons bien géré les échéances. Le groupe est prêt, opérationnel. Il a la maturité et l’expérience pour surmonter ces dernières rencontres.»Le discours de l’entraîneur messin ne varie donc guère : «Il n’y a pas de matches faciles, nous avons besoin d’être à notre maximum pour éviter toute surprise.» Devant une équipe que Sandor Rac compte au nombre des quatre (avec Metz, Le Havre et Dijon) évoluant un ton au-dessus de la concurrence, ces mots prennent tout leur sens.

Pierre THÉOBALD.

Gardiennes : Leynaud et Pradel.Joueuses de champ : Kysucanova, Guehl, Kanto, Keita, François, Poznarova, Ringayen, Piejos, Wendling, Zachova, Anti, Horacek.
Issy - Metz, 17 h (match retransmis sur France Bleu)
Publié le 20/04/2008
Le républicain lorrain



Handball division 1 féminine

Wendling : «J’apprécie ma chance»

A trente-sept ans, Isabelle Wendling s’apprête à rempiler pour une saison supplémentaire. Probablement la dernière. En attendant, le pivot messin entend finir le travail en décrochant le quinzième titre du club.

Avez-vous signé votre prolongation de contrat ? «Pas encore, non. Faute de temps. De plus, le président (Thierry Weizman) est actuellement en vacances. Mais je signerai très prochainement.»
Pour votre dernière saison avec Metz ? «Très certainement. Il sera temps, dans un an, de tourner la page. Je vais du reste le faire avec l’équipe de France à l’issue des Jeux Olympiques. Cela me permettra de me consacrer ensuite uniquement à mon club.»
En bout de carrière, les sportifs avouent redouter d’effectuer la saison de trop. Est-ce une pensée prégnante chez vous ? «Je n’y ai pas réfléchi. Le plus dur, c’est de trouver le bon moment pour dire stop. Mais on ne peut pas avoir de certitudes à ce sujet.»
Néanmoins, vous vous sentez apte à repartir pour un tour ? «Parfaitement. D’autant que la saison prochaine, je ferai l’économie des rendez-vous avec l’équipe de France, ce qui dégagera le calendrier, aménagera des plages de repos supplémentaires. Je gagnerai en régularité.»
Jamais, au fil des saisons, l’enthousiasme ne s’est étiolé ? «Ce serait un mensonge de répondre que l’envie est toujours la même. On n’est pas toujours transporté à l’idée de s’entraîner tous les jours ou de partir en déplacement le week-end. Mais ces périodes ne durent jamais très longtemps. Tout bien pesé, je continue donc d’y trouver mon compte.»
Et le plaisir dans tout cela ? «Il reste le même. Avec le temps, je pense même que j’apprécie mieux ma chance d’être là. Plus jeune, je savais qu’il y aurait encore de nombreuses occasions. Cette fois, les mois sont comptés…»
L’exigence mise dans la conquête du titre de champion n’a, elle non plus, pas changé ? «Il faut en effet continuer à montrer beaucoup de vigilance. Surtout dans la situation qui est la nôtre, avec cinq points d’avance sur le deuxième (Le Havre) à cinq journées de la fin, donc des jokers à notre disposition. Ce serait dommage de se relâcher si près du but.»
Le handball réclame-t-il plus d’efforts aujourd’hui qu’il y a dix ans ? «Sans aucun doute. Le jeu est devenu plus physique, plus rapide, les adversaires sont mieux préparées, la qualité individuelle des joueuses a progressé… Tout cela fait que désormais, on ne connaît plus de temps morts dans un match.»
Un duel engagé, c’est précisément ce qui vous attend demain, devant Issy-les-Moulineaux… «Oui, surtout face à une équipe aussi bien dotée, avec une base arrière prestigieuse, des joueuses à fort potentiel. Il y aura du danger.»
Un tournant ? «Nous avons encore besoin de trois victoires pour assurer le coup. En gagnant à Issy, nous serions en effet très près du titre.»

Pierre THÉOBALD.
Publié le 19/04/2008
Le répulicain Lorrain

Handball division 1 féminine

Keita, fermez la parenthèse

Nimétigna Keita, l’arrière polyvalente de Metz, n’ira pas au bout de son contrat de deux ans avec le futur champion de France. Retour sur une parenthèse (presque) enchantée…

Elle ne dit pas tout, pas encore, mais a déjà prononcé l’essentiel : Nimétigna Keita, vingt-trois ans, arrivée l’été dernier en provenance de Mérignac, reprendra sa liberté le mois prochain, à mi-parcours du contrat de deux ans qui la liait au club quatorze fois champion de France. «Elle a manifesté le désir de partir pour avoir ailleurs du temps de jeu, nous l’avons entendue », expliquait la semaine dernière le président Thierry Weizman. Une version partiellement contredite par la joueuse, qui pour l’heure ne souhaite pas exposer les motifs précis de son envol. Pas plus qu’elle n’envisage, à cinq longueurs du poteau, de dévoiler publiquement l’identité de son futur club, dont on imagine mal qu’il ne lui procurera pas un statut étoffé et des assurances d’évoluer sur la base arrière, où portent ses préférences.

Dans la foulée d’une dernière saison cahin-caha à Mérignac, Nimétigna Keita a en effet découvert les vertus de la polyvalence avec Metz. Arrière, demi-centre, aussi bien qu’ailière : la demoiselle a visité avec exhaustivité chaque parcelle du parquet, sans jamais s’enraciner ni disparaître totalement des plans de jeu de Sandor Rac. Eprouvant ? «Pas trop, car en fin de compte j’ai quand même toujours eu la chance de jouer. Et puis, cette polyvalence que j’ai acquise, c’est un atout pour plus tard. En apprivoisant le poste d’ailière, j’ai aussi découvert une autre vision du jeu, sans rapport avec ce que l’on connaît à l’arrière. Au final, ça permet d’enrichir le bagage.»

«J’ai l’impression d’avoir progressé»

Naturellement, il ne lui déplairait pas de lester ses valises d’un premier trophée de champion de France pareil à une évidence. Tant les Messines survolent cette fin de compétition, toujours installées en tête du classement avec cinq points d’avance sur leurs poursuivants immédiats… «Mais il ne suffit pas de signer à Metz pour automatiquement décrocher le titre, tempère Nimétigna Keita. Dans un club aussi fort, le risque existe de ne jamais trouver sa place, donc de ne pas participer à l’aventure. Moi, au contraire, j’ai l’impression d’avoir progressé durant les derniers mois.» Des progrès logés au plan mental : «Ici, j’ai appris la culture de la gagne, un rapport à la victoire qui ne tolère aucun relâchement. A chaque fois que tu montes sur le terrain, c’est ce sentiment qui te vient à l’esprit.»
Illustration attendue dimanche, à Issy-les-Moulineaux, où opposées au troisième du championnat, les Messines seront en situation de réaliser le break. Issy, «une équipe dure à battre, encore jeune parmi l’élite mais pourvue de gros moyens, qui se bat sans cesse et monte progressivement en puissance », selon le portrait dressé par Nimétigna Keita. L’un de ses derniers combats d’importance avant de basculer, l’an prochain, dans le camp de l’opposition.

P. T.
Publié le 16/04/2008
Le républicain Lorrain

Handball division 1 féminine

Metz donneur de leçons

Battues par Fleury à l’aller, les Messines ont pris six mois plus tard une étincelante revanche (39-26) qui les dépose aux portes d’une nouvelle consécration.

Ce n’est plus un accident, non. Mais bien un séisme sportif comme Metz n’en a probablement jamais connu qui pourrait le priver d’une nouvelle couronne, dans un peu plus d’un mois. Sur ce qu’elles ont affiché hier soir, devant une équipe de Fleury rapidement dépassée par la tournure des événements, les tenantes du titre apparaissent en effet inaccessibles. Le test qui les attend vendredi prochain sur le terrain d’Issy-les-Moulineaux, le troisième, s’annonce d’une autre épaisseur ; reste que, même usées par les méandres d’une saison harassante, les Messines demeurent concernées, impliquées, appliquées.

Fleury l’a appris à ses dépens, fauché en plein envol. Après dix minutes, Metz s’était nettement détaché, menant 7-3 grâce aux inspirations au pivot de l’insubmersible Nina Kanto. Tandis qu’en face, Véronique Demonière, multipliant les tentatives, s’efforçait de montrer du répondant. Seulement voilà : Metz était dans un bon soir. Un grand soir.

Souvenir effacé

De ceux qui enchantent les pupilles, assurent le spectacle. Klara Zachova, conviée à se frotter à ses futures partenaires, menait à son tour l’assaut, et derrière ses pas se dessinait la promesse d’une déculottée en règle pour Fleury, qui recevait une salve maléfique (5-0 en neuf minutes ; 15-7, 25e). De sorte qu’à mi-parcours, le scénario tendait le miroir du match aller, quand Metz avait viré largement en tête… avant de s’étioler avec rigueur. «Nous n’avions tout simplement pas joué en deuxième mi-temps », se souvient Sandor Rac.
Rien de tel hier. Le récital s’est poursuivi au-delà de l’interruption. Selon une méthode connue : défense rigide, adossée à une Amandine Leynaud convaincante, et montées de balle saignantes. Méthode déclinée à l’ensemble du groupe, puisque Sandor Rac s’est appuyé sur treize des quatorze joueuses inscrites sur la feuille de match (seule Linda Pradel est restée sur le banc). Metz procédait par vagues, qui engloutissaient Fleury, distancé de treize longueurs au mitan de la seconde période (31-18, 46e), bref voué au rôle d’aimable faire-valoir.
«Quand l’équipe propose une telle qualité d’engagement, une telle envie dans le combat, je sais que nous ne nous exposons à aucune difficulté », conclura Sandor Rac. Rendez-vous à Issy-les-Moulineaux.

P. T.
Publié le 12/04/2008
Le républicain Lorrain

Handball division 1 féminine

Metz, un travail à finir

A deux pas du titre, les Messines accueillent ce soir une équipe de Fleury en quête de stabilité. Généralement, ça ne pardonne pas…

Depuis ? Rien. Pas l’ombre d’un accident, nul murmure réprobateur dans les salles. Du propre. Du lourd, asséné avec l’autorité du patron qui entend le rester. Des scories vite gommées. Un parfum entêtant de sacre annoncé. Et la promesse faite pour ce soir, six mois après l’affront, de raccommoder la vérité.

C’est peu dire, du reste, que les Messines avaient fort mal vécu l’accroc concédé à l’aller sur le parquet de Fleury (24-23), en octobre dernier. Cette défaite-surprise les ayant contraintes à une course-poursuite endiablée pendant trois mois, avant de retrouver, opposées au Havre, leur point de vue fétiche au classement : nichées tout là-haut, à l’abri des poursuivants. Dix matches plus tard, autant de victoires, les championnes de France entrevoient avec cinq points d’avance sur leur poursuivant direct (havrais) les premières fumées d’un quinzième sacre.

Sans Signaté ?

En pareilles circonstances le discours ne varie guère, qui emprunte abondamment aux mesures de prudence élémentaires. Evoquant la perspective d’un billet pour la prochaine Ligue des Champions, le président Thierry Weizman rappelle qu’il faut au préalable en finir rapidement avec le feuilleton en cours. Cependant que l’entraîneur Sandor Rac, avant le déplacement à Bègles samedi dernier (victoire 27-33), assurait vouloir remporter trois des sept matches restants. Total abordable.
L’ennemi des Messines, c’est l’usure. Vers la fin d’une saison longuement tronçonnée par le championnat du monde en France et, plus récemment, le tournoi de qualification olympique, on peut concevoir venant d’une équipe pourvoyeuse de quatre à sept abonnées aux Bleues, des baisses d’enthousiasme ou de vigilance. Le déplacement à Bègles a dissipé les interrogations. Rencontre maîtrisée au-delà d’une entame éprouvante. Prestations haut de gamme au plan offensif, où décidément le festin ne s’interrompt jamais (moyenne supérieure à 32 buts empilés par match). Mécanique inchangée.
Seule ombre au tableau idyllique : la blessure contractée par Christine Vanparys, cheville droite abîmée, indisponible durant six semaines. Saison peut-être terminée pour la demi-centre messine. En face, Fleury restait jusqu’à la semaine dernière amputé de sa tour de contrôle, Mariame Signaté, qui souffre d’une fracture du métacarpien de la main droite. Blessure qui l’avait privée d’une participation au Tournoi de qualification olympique. Huitième au général, ex-Européen, Fleury est loin d’avoir sauvé sa chemise parmi l’élite. On serait toutefois étonné que Metz succombe au relâchement si près du but.

P. T.

L’équipe ­ Gardiennes : Leynaud et Pradel. Joueuses de champ : Kysucanova, Guehl, Kanto, Keita, François, Zachova, Poznarova, Piejos, Wendling, Anti, Horacek.
Metz - Fleury 20 h aux Arènes
Publié le 11/04/2008
Le républicain Lorrain

Handball division 1 féminine

Metz, un œil sur le continent

Encore deux victoires et Metz posera la main sur un nouveau titre national. Préalable indispensable à sa participation, la saison prochaine, à la Ligue des Champions. L’objectif avoué.

Metz à l’assaut d’une malédiction. C’est en résumé la feuille de route fixée par Thierry Weizman, le président mosellan, après l’élimination européenne en quart de finale de la Coupe EHF, face aux Espagnoles d’Itxako Navarra. Associant les carences apparues lors de cette double confrontation aux retombées de l’ordinaire d’une D1 féminine de niveau inégal, Weizman avait clairement annoncé : «L’objectif, pour la saison prochaine, est d’atteindre la phase de poules de Ligue des Champions car nous avons besoin de disputer ce championnat parallèle pour prendre de l’étoffe. » Audacieux ! Depuis cinq ans, pas un club français n’est parvenu à forcer le barrage du tour préliminaire…

Dans l’immédiat, Metz songe surtout à finir le travail en s’emparant d’une quinzième couronne nationale qui le qualifierait d’office pour le tournoi de qualification organisé début octobre. Dans un second temps, il se portera candidat à l’organisation dudit tournoi afin de maximiser ses chances (l’an dernier, l’équipe s’était transportée en Hongrie). Entre les deux, l’accent sera mis sur le recrutement d’une joueuse-clé, «avec l’expérience du niveau international, évoluant sur la base arrière et capable de tirer le groupe vers le haut », énumère Thierry Weizman.

«Plus de travail et de concentration»

«Une joueuse qui, à elle seule, serait en mesure de faire la différence quand l’équipe va mal », complète Isabelle Wendling, la capitaine de Metz, pour qui la Ligue des Champions constitue une étape indispensable sur la voie de l’expansion. «En Coupe EHF, on l’a vu cette saison, on affronte des équipes parfois un ton en-dessous de ce que l’on rencontre en championnat, explique-t-elle. Au contraire, la Ligue des Champions nous obligerait à être en permanence en carburation maximale. Pas de temps morts. Etre aux prises avec les meilleures équipes européennes, c’est aussi un bon moyen de faire progresser le groupe. C’est dans la difficulté que se forge l’unité d’une équipe, dans les moments douloureux que s’oublient les tensions car chacune est là pour aider l’autre.»
Reste donc à s’approprier la perle rare. Un temps murmuré, le nom de la Russe Oksana, meilleure marqueuse du championnat allemand avec Trèves, a disparu des tablettes messines. Les regards s’orientent maintenant vers la Hongrie et la Croatie. «Nous recherchons une arrière gauche ou une demi-centre, dans la mesure où le poste à droite est déjà bien pourvu avec Vesna Horacek et Camille Ayglon », ajoute Thierry Weizman. Pour le reste, le président messin s’en tient à ses conclusions de la saison en cours et réclame, pour l’avenir, «plus de travail à l’entraînement ou à la vidéo, plus de concentration dans certains matches.» Il promet également des moyens logistiques supérieurs, avec soins spécifiques, stage en altitude en début de campagne estivale… On s’emballe, on s’emballe, mais en attendant il faut commencer par battre Fleury demain…

Pierre THÉOBALD.
Metz - Fleury demain (20 h) aux Arènes
Publié le 10/04/2008
Le républicain Lorrain

Keita s'en va

HANDBALL. Arrivée en début de saison en provenance de Mérignac, où elle restait sur une saison décevante passée sur le banc, Nimétigna Keita n’ira pas au bout de son contrat de deux ans avec Metz. Peu utilisée par Sandor Rac, l’arrière internationale souhaite changer d’horizon afin d’engranger du temps de jeu. Elle a d'ores et déjà noué plusieurs contacts. Son départ s’ajoute à ceux de Klara Zachova (Fleury) et de Marion Anti.
Publié le 10/04/2008
Le républicain Lorrain

Six semaines pour Vanparys

HANDBALL. Christine Vanparys vit décidément une saison tourmentée. Blessée samedi soir à Bègles, la demi-centre de Metz souffre d’une «grave entorse de la cheville droite» qui devrait la tenir éloignée des terrains durant six semaines. «Elle se déplacera avec des béquilles jusqu’à la fin de semaine, après quoi elle passera un scanner afin de déterminer l’étendue des dégâts ligamentaires», indique le médecin-président du club, Thierry Weizman. En début de championnat, Christine Vanparys avait déjà connu semblable mésaventure : victime d’une entorse à la cheville gauche, son absence avait couvert près de trois mois. La meneuse messine est d’ores et déjà forfait pour la Coupe de la Ligue, début mai. Sa rentrée est espérée pour le dernier match de championnat, contre Nîmes, le 23 mai.
Publié le 08/04/2008
Le républicain Lorrain

Handball division 1 féminine

Vanparys, le coup de froid

La victoire messine à Bègles, samedi soir, est ternie par la blessure en fin de rencontre de Christine Vanparys, à nouveau victime d’une entorse. Inquiétude…

Que s’est-il passé samedi soir ?
Il restait deux secondes à l’horloge lorsque l’incident s’est produit en situation défensive. Alors qu’elle cherchait à empêcher son adversaire directe de prendre d’assaut le but messin, Christine Vanparys s’est effondrée, victime d’une entorse à la cheville droite. Un scénario malheureux dans la mesure où le sort de la rencontre était scellé depuis longtemps, la victoire de Metz ne faisant plus de doute. La demi-centre mosellane consultera aujourd’hui le président du club, Thierry Weizman, afin de déterminer la gravité de sa blessure.
Sa saison est-elle terminée ?
Trop tôt pour l’affirmer. Néanmoins, Thierry Weizman est pessimiste : «La cheville était encore gonflée dimanche. Ce qui signifie que dans tous les cas, Kiki devrait manquer le match contre Fleury, vendredi.» Un coup d’arrêt qui en rappelle un autre : début septembre, à Dijon, Christine Vanparys s’était pareillement donné une entorse, à la cheville gauche cette fois, qui l’avait privée de terrain pendant trois mois. Elle avait alors manqué le tournoi préliminaire de Ligue des Champions et l’essentiel du championnat du monde en France, n’intégrant la sélection tricolore qu’au stade des quarts de finale.
Menace sur les Jeux Olympiques ?
C’est en effet un gros point d’interrogation. Et en tout état de cause, une mauvaise nouvelle pour le sélectionneur Olivier Krumbholz, qui comptait sur le retour de la joueuse messine pour apporter de l’expérience à la base arrière lors du récent Tournoi de qualification olympique remporté par l’équipe de France. Dans l’hypothèse d’une indisponibilité prolongée, Christine Vanparys devrait faire l’impasse sur les premiers pas de la préparation olympique. Les Bleues seront réunies du 17 au 27 juin, à Capbreton.
Quelles incidences pour Metz ?
C’est aussi pour parer aux blessures que le champion sortant se dote d’un banc fourni. En l’absence de Christine Vanparys, la direction du jeu devrait être confiée à Hélène François, qui a assuré un intérim plus que séduisant au poste de demi-centre durant toute la première moitié de championnat. Pour le reste, Metz a assuré l’essentiel à Bègles, maintenant intacte son avance de cinq points sur Le Havre. La fin de parcours s’annonce toutefois mouvementée avec deux déplacements périlleux au Havre et à Issy-les-Moulineaux, deux clubs qui de surcroît se rencontreront. A six matches du poteau, Metz a besoin de trois victoires pour mettre définitivement la main sur une quinzième couronne. Largement dans ses cordes.

Pierre THÉOBALD.
Publié le 07/04/2008
Le républicain Lorrain

Handball division 1 féminine

Metz s’impose sans forcer

Après un début de match hasardeux, Metz a réussi à se sortir des griffes de Bègles. Non sans pépins, Van Parys s’est blessée…

Nous étions venues pour gagner et nous l’avons fait. Nous savions que les Béglaises nous attendaient. Mais nous avons totalement manqué notre début de match. Ensuite nous nous sommes bien mis en place et nous avons livré un match sérieux. Mais j’espère surtout que la blessure en toute fin de match de Van Parys n’est pas trop grave ». C’est ainsi que Sandor Rac, l’entraîneur des Messines, résumait la partie qui opposait hier soir ses joueuses aux banlieusardes bordelaises. Après l’ouverture du score par Lacrabere, les locales bousculaient les Lorraines. Bien placées en défense, elles menaient 4-1. Les Messines se montraient maladroites à l’image d’un premier penalty raté par Kysucanova (4e), mais la blessure de Lacrabere désorganisait son équipe. Après un nouveau penalty manqué cette fois par Poznarova, les Lorraines allaient néanmoins retrouver quelques couleurs. Il fallait attendre tout de même la l7e minute pour voir Guehl égaliser à 8-8. La partie était équilibrée et les deux équipes se retrouvaient au coude à coude (11-11, 25e). C’était le moment choisi par les Messines pour accélérer l’allure sous l’impulsion de Guehl, en grande forme. Les montées de balles rapides des visiteuses faisaient des dégâts dans la défense locale (11-15). À la pause les Béglaises comptaient encore trois longueurs de retard (12-15).Dès la reprise, le bras gauche de horacek permettait à Metz de creuser l’écart (12-16, 32e). Les visiteuses géraient leur avance (14-18, 35e). Malgré les efforts de Rabotteau, Bègles n’avait plus les moyens de résister à son adversaire, d’autant que Guehl continuait son festival sur contre-attaque (16-23, 40e). Tout suspense avait disparu et Metz ne forçait pas son talent (20-28, 47e). Sous l’impulsion de Kanto, les visiteuses conjuguaient réalisme et rigueur (21-31, 53e). Dazet essayait de réveiller ses partenaires (23-31, 55e). Après une interception de Piejos, Metz conservait ses distances (24-33, 57e). Un ultime baroud d’honneur des joueuses locales leur permettait de revenir à 2è-33. Mais à deux secondes de la fin du match, Van Parys se blessait à la cheville droite, Sandor Rac faisait grise mine au coup de buzzer final après que sa joueuse ait été contrainte à sortir du terrain aidée par ses partenaires.

F. C.
Publié le 06/04/2008
Le républicain Lorrain

Handball coupe d’europe

Metz, des questions en suspens

L’élimination de Metz, dimanche en Espagne, met l’accent sur les limites de l’équipe à l’échelon européen. Une constante.

Metz a-t-il raison de crier à l’injustice ?
Les joueuses, aussi bien que l’encadrement, n’ont pas fait économie de mots amers à l’issue du match contre Itxako-Navarra (20-20). En cause : dix dernières minutes endiablées durant lesquelles le duo d’arbitres a sifflé trois exclusions et un penalty contestables qui ont ruiné les efforts de toute une partie. Cependant, Metz ne peut pas feindre de découvrir l’environnement européen, ses travers comme ses défauts. Son élimination vient simplement rappeler que dans un sport où l’interprétation des lois repose aussi sur des paramètres périphériques, la place des clubs français ­ autant que des deux sélections nationales ­ ne compte pas parmi les plus enviables dans le giron international.
De notre envoyé spécial à Estella

S’agit-il d’une faute de parcours ?
Oui, si l’on tient compte du faible rendement à l’aller (28-28), «l’un des matches les plus importants dans l’histoire du club », comme le rappelle le président Thierry Weizman. «Ce jour-là, on a assisté à une défaillance collective », enchérit-il. Moralité : «En Coupe d’Europe, il est plus que nécessaire de se comporter en patron à domicile. C’est dommage de constater que dans ce parcours, la première embûche nous est fatale. »
Cet échec aura-t-il des incidences ?
En tout cas, il ne devrait pas empêcher les Messines de coiffer une quinzième couronne nationale. A sept journées de la fin, le cham-pion sortant compte cinq points d’avance sur son premier poursuivant, un matelas suffisamment consistant pour aborder sans angoisse un déplacement au Havre ou à Issy-les-Moulineaux. De plus, au plan financier, c’est bien le titre qui assure des rentrées optimales. Reste le sentiment de gâchis associé à cette sortie de piste, alors même qu’au sein du club on s’accordait à penser que les faveurs du tirage au sort réunissaient les conditions d’une épopée au long cours. Outre le titre de champion, Metz peut encore remporter la Coupe de Ligue. Mais ça, il connaît déjà.
Faut-il s’attendre à des changements ?
La dernière demi-finale européenne remonte à la saison 2003-2004. Depuis, Metz n’a plus franchi l’obstacle des quarts. La récurrence de ses lacunes sur la scène européenne est unanimement identifiée : l’absence d’une "pointure" capable de forcer la décision ou a minima de bonifier les temps forts de l’équipe. L’arrivée de la Nîmoise Camille Ayglon, la saison prochaine, contribuera à étoffer la base arrière, mais la révélation du dernier Mondial est jeune et déboule sans excédent de bagage européen. Une ailière ou une arrière polyvalente devrait être recrutée «d’ici la fin mars », espère Thierry Weizman. Pour le reste, les joueuses en fin de contrat ont prolongé, à l’exception de Poznarova et Horacek, avec qui les discussions vont s’engager. Le souhait du club est de les conserver. De son côté, Zachova s’apprête à rejoindre les rangs de Fleury-les-Aubrais et pourrait voisiner dans la colonne départs avec l’ailière Marion Anti, peu utilisée par Sandor Rac. Les appels du pied en provenance de l’étranger n’excluant pas des surprises.

Pierre THÉOBALD.
Publié le 18/03/2008
le républicain lorrain

Handball quarts de finale de la coupe ehf

Metz, un beau jour pour semer

Match retour entre Itxako-Navarra et Metz, aujourd’hui en Espagne. Une semaine après un nul mitigé, les championnes de France sont sur la piste d’un gros coup pour atteindre le printemps européen.

La fièvre européenne ? Croisée hier à la descente de l’avion, à l’heure où le club phare de Pampelune, San Antonio Portland, basé à quarante kilomètres au nord-est d’Estella, accueillait en match couperet de la Ligue des Champions les Allemands de Hambourg, emmenés par Bertrand Gille. Les imprimés du matin faisaient leurs gorges chaudes de cet affrontement étoilé mettant aux prises deux des clubs masculins les mieux outillés du continent. Salle garnie, direct télé garanti, autant de preuves de l’engouement intact qui enveloppe l’équipe espagnole, naguère transcendée par les ­arabesques de Jackson Richardson.
De notre envoyé spécial à Estella

Le thermomètre ne devrait pas fléchir cet après-midi, lors de la manche retour entre Itxako-Navarra et Metz. Retrouvailles aguichantes une semaine après le nul plantureux (28-28) ayant renvoyé dos à dos les appétits de chacun. Pour les joueuses espagnoles, qui ont compté une avance maximale de six buts au meilleur de leur emprise, le résultat de l’aller recèle une saveur douce-amère. Pour le coup, les débats pourraient déjà être empaquetés, à tout le moins bien avancés. Au lieu de quoi, l’actuel troisième de Liga se retrouve au point de départ.

Souviens-toi Debrecen…

Ce n’est évidemment pas pour déplaire aux Messines, passées près d’une élimination sans ménagement dimanche dernier. Thierry Weizman, leur président, a fait savoir qu’il avait peu apprécié la manière avec laquelle le scénario s’est entortillé. Pointant la quasi-transparence du début de rencontre, il convie ses troupes à une réaction d’importance. En fait d’invitation, ce serait même plutôt une injonction. Entre-temps Metz a certes étripé Mérignac, mais on peut difficilement prétendre que l’orgie (41-16) du milieu de semaine annonce une reprise en main significative en vue de représailles. Le Mérignac de mercredi a peu à voir avec ce qui l’occupe aujourd’hui, nul esprit sereinement équipé n’en disconviendra.
Promis, sauf bouleversements telluriques, aux joies d’un quinzième titre domestique en mai prochain, Metz n’a d’autre choix pour accélérer sa croissance que de s’inventer un destin saute-frontières, une visibilité sur la scène internationale. Confrontée à Debrecen, en huitièmes de finale l’an dernier, l’aventure avait expiré sans dessiner de gouffre entre la sortie de piste et une qualification à portée de doigts. Il en avait résulté quantité de regrets.
C’est donc que la compétition européenne réclame un tour-de-main spécifique, des savoir-faire supérieurs à l’ordinaire du championnat. Metz l’a appris, à ses dépens souvent. En une année, fort d’un recrutement juteux, il a encore étoffé sa cuirasse, pris du muscle, levé des promesses. C’est un jour parfait pour les concrétiser. Un beau jour pour semer.

Pierre THÉOBALD.

L’équipe de Metz ­ Gardiennes : Leynaud, Pradel. Joueuses de champ : Kysucanova, Guehl, Kanto, Keita, François, Vanparys, Poznarova, Piejos, Wendling (cap), Zachova, Anti, Horacek.
Match retransmis en direct (18 h) sur France Bleu
Publié le 16/03/2008
le républicain Lorrain

Handball coupe d’europe

Wendling : «L’année ou jamais»

«Ce serait désagréable de rater la qualification contre cette équipe-là» : signé Isabelle Wendling, à la veille de retrouver les Espagnoles de Itxako-Navarra pour une place en demi-finale. Ecoutons la capitaine messine…

Le résultat du match aller (28-28 aux Arènes) est-il digéré ? «Le groupe a pris conscience qu’il n’avait pas fait tout ce qu’il fallait. Faute d’un engagement suffisant en première mi-temps, nous avons laissé passer notre chance. C’est une chose admise par tout le monde.»

Ce qui signifie que vous accréditez les réserves nées en début de semaine ? «Sans problème. Le président a évoqué des négligences à l’échauffement. Si négligences il y a eu, elles se rapportent à la concentration mise dans la préparation de la rencontre. En clair, nous avons fonctionné comme d’habitude. Mais en Coupe d’Europe, ça n’est pas assez.»
Même une équipe comme Metz, abonnée aux éloges, peut donc encaisser la critique… «Absolument. Personne dans le groupe ne s’est étonné des analyses faites après la rencontre. On s’est "percé" en première mi-temps, nous le savons. Le président est en droit de le souligner.»
Redoutez-vous l’impact d’une élimination sur la suite de la saison ? «C’est sûr, il pourrait y avoir un risque de démobilisation. Une grosse coupure nous attend après cette rencontre (liée à l’organisation du Tournoi de qualification olympique). Cela ferait du bien à tout le monde de se séparer sur une qualification.»
D’autant que ce rendez-vous couperet tranche avec l’ordinaire du championnat… «C’est effectivement le genre de match excitant à aborder et à jouer. L’attente est forte. Il y a, dans l’esprit de chacune, l’espoir de réussir quelque chose de sympa toutes ensemble.»
Itxako-Navarra compte-t-il au nombre des cadors européens ? «C’est une équipe solide à tous les postes, probablement supérieure à ce que l’on croise en Division 1, mais qui présente des points faibles. Pour tout dire, ce serait assez désagréable de louper la qualification contre cette équipe-là.»
La saison dernière, vous n’aviez pas franchi l’obstacle Debrecen… «Alors que c’était à notre portée ! Je ne veux pas revivre le même scénario, les mêmes regrets.»
Justement, le Metz 2008 vous semble-t-il mieux doté ? «Je le pense. Lenka Kysucanova a franchi un cap. Christine Vanparys est là, avec à côté d’elle une Hélène François complémentaire. Ce groupe me semble supérieur.»
Thierry Weizman insiste sur la nécessité de disputer à l’avenir la Ligue des Champions. Un objectif indispensable ? «Rien ne remplace la Ligue des Champions. Une compétition tellement relevée qu’elle fait gagner du temps au niveau de l’expérience. Au plan individuel, c’est très précieux.»
Dernière question : Isabelle Wendling peut-elle terminer sa carrière sans avoir un jour soulevé un trophée européen ? «Je ne sais pas. Ce titre, c’est en tout cas ce qui manque au club. Les gens ne se rendent pas compte des difficultés rencontrées pour rester au haut niveau. Mêmes nos adversaires pensent que c’est facile… Une Coupe d’Europe changerait les regards, elle tomberait à pic. C’est donc l’année ou jamais.»

Pierre THÉOBALD.
Publié le 15/03/2008
le républicain lorrain

Handball division 1 féminine

Metz en mission de reconnaissance

Entre deux matches poids lourd en Coupe d’Europe, les Messines accueillent Mérignac. Une victoire ce soir poserait les bases de la qualification espérée dimanche en Espagne.

Quel enjeu ?

Metz - Mérignac, c’est d’abord une affiche destinée à évacuer le souvenir de la défaite enregistrée il y a un an (27-28). Le dernier accroc subi aux Arènes en championnat. Parfum de revanche attendu, même si cette saison le rapport de force apparaît en déséquilibre complet : alors que les Messines ont pris leurs aises en tête du classement, avec une marge de cinq points sur le dauphin havrais, l’équipe girondine ferraille pour le maintien, au côté de Bègles, son principal compagnon d’infortune. «Ce n’est pas un match à prendre à la légère car Mérignac y jouera une partie de sa survie. Et l’on sait que par tradition, cette équipe est surmotivée contre nous », prévient Sandor Rac, l’entraîneur messin. Au reste, Mérignac est encore capable de fulgurances ainsi qu’en témoigne sa prestation contre Issy-les-Moulineaux, le troisième (courte défaite 26-28).

Quelles attentes ?

Metz reste sur une sortie en demi-teinte face aux Espagnoles de Itxako-Navarra, en quart de finale aller de la Coupe EHF. Une première mi-temps anémique, un quart d’heure de délice après la pause, et au final une situation figée dans la mesure où les deux équipes se sont quittées sur un résultat nul (28-28). «J’ai revu les images, il est clair que nous avons commis beaucoup trop d’erreurs, retient Sandor Rac. Aussi bien en attaque qu’en défense, nous n’avons pas respecté certaines règles de base qui sont les nôtres depuis deux ans. » Ennuyeux dans la mesure où il s’intercale à mi-parcours des deux rendez-vous européens, le match du jour est donc ­ aussi ­ l’occasion pour les Messines de procéder aux ajustements nécessaires en vue du déplacement en Espagne, dimanche. «Si le scénario de la rencontre s’y prête, nous pourrions chercher à mettre en place certaines choses susceptibles de nous servir devant Itxako », convient Sandor Rac.

Quel horizon ?

Dimanche dernier, quatre éléments n’ont pas ­ ou peu ­ foulé le parquet (Keita, Poznarova, Zachova et Anti). Auront-elles leur chance ce soir, sachant que l’effectif est soumis à de rudes cadences depuis deux mois ? «Elles n’ont pas eu ma confiance pour la Coupe d’Europe, mais c’est effectivement le genre de partie qui peut permettre à l’une ou l’autre d’augmenter son capital », répond le coach lorrain. En tout état de cause, la perspective de la manche retour ne quitte pas les Messines : «Montées de balle défaillantes, occasions ratées, gardiennes en retrait : je reste convaincu que nous saurons régler la hausse par rapport à l’aller, soutient Sandor Rac. Et ainsi prétendre de manière sérieuse à la qualification.»

Pierre THÉOBALD.
Publié le 12/03/2008
Le républicain Lorrain

Handball coupe d’europe

Weizman : «Nous avons sous-estimé l’adversaire»

«Il est inadmissible de baisser les bras» : Thierry Weizman, le président de Metz, n’a pas apprécié la prestation de son équipe, dimanche, en quart de finale aller de la Coupe EHF. Et il le fait savoir.

Balle au centre. Le nul (28-28) obtenu contre Itxako-Navarra renvoie dos à dos deux équipes qui se disputeront un billet pour les demi-finales européennes, dimanche prochain, en terrain basque. Il n’empêche : Thierry Weizman n’a pas accepté la manière avec laquelle ses joueuses ont sombré en première période, accusant un retard de six buts. «Je ne tolère pas que l’on ne se fasse pas respecter à domicile », tempête le président messin, dans l’attente d’une réaction significative au match retour.

Vous n’avez pas mâché vos mots dimanche. Maintenez-vous ce regard critique ? «Je maintiens que nous n’avons pas pris cette rencontre avec sérieux et que nous avons sous-estimé l’adversaire. Cela s’est vu dès l’échauffement, où certains éléments n’avaient pas toute la concentration nécessaire pour aborder ce genre d’événement.»
On touche là à des principes de base… «Des fondamentaux, oui. Il y a dans cette équipe des joueuses d’expérience, mais aussi des mauvaises habitudes héritées de notre quotidien en championnat. Or, ce qui est suffisant en championnat ne l’est pas forcément en Coupe d’Europe. Il n’est pas normal que des joueuses interrompent leur échauffement quand d’autres, comme Isa (Wendling), qui se connaît par cœur, poursuivent le leur. La conséquence, c’est ce début de match raté.»
En face, il y avait néanmoins l’une des meilleures équipes aperçues aux Arènes ces dernières saisons… «Je vous le dis sans langue de bois : nous avons manqué d’ambition au cours de ce match. En début de saison, je m’étais permis devant le groupe de brocarder un certain manque de fierté. Mais cela s’est reproduit dimanche. De mon point de vue, il est inadmissible de ne pas se faire violence, de baisser les bras sitôt que se dresse la première difficulté en Coupe d’Europe, cette saison.»

«Ronronner, ça ne suffit pas»

Metz n’est-il pas atteint du même syndrome que Lyon en football ? Tous deux survolent leur championnat mais peinent à franchir un cap européen… «L’opposition rencontrée en championnat n’a en effet rien à voir avec le haut niveau européen. Physiquement, mentalement, nous avons eu besoin d’une mi-temps, dimanche, pour assimiler qu’il fallait passer la vitesse supérieure, qu’il ne suffirait pas, comme en Division 1, de ronronner.»
Quelles sont les possibilités de progrès ? «L’objectif déclaré pour la saison prochaine, c’est la Ligue des Champions. Nous avons besoin de ce championnat parallèle pour acquérir de l’expérience. Une qualification pour la phase de poules nous assurerait de disputer six matches de très haut niveau. C’est indispensable.»
L’arrivée de Camille Ayglon s’inscrit dans cette logique ? «Oui, parce que c’est une compétitrice, une joueuse qui prend des responsabilités à Nîmes. Nous attendons beaucoup d’elle. En parallèle, nous travaillons sur la venue d’une autre joueuse internationale, étrangère, de dimension mondiale.»
En vue du match retour, dimanche en Espagne, est-il envisageable de lever le pied contre Mérignac demain ? «Lever le pied, on se le permettra peut-être quand le titre sera assuré. En attendant, c’est un luxe impensable. L’objectif reste de remporter le titre afin d’être en situation d’atteindre la Ligue des Champions.»

Pierre THÉOBALD.
Metz - Mérignac demain (20 h) aux Arènes
Publié le 11/03/2008
Le républicain Lorrain